Bernard Chouraqui
Tout comme son célèbre cousin André (aujourd'hui décédé), Bernard Chouraqui est originaire d'Algérie.
Né à Oran en 1943, il est condamné à l'exil par la guerre d'Algérie.
A 18 ans, il débarque à Paris. Confronté de plein fouet à un Occident sans pitié, auquel ses origines séfarades et provinciales ne l'ont pas préparé, il se sent déraciné. Déchiré entre le soleil de la Méditerranée et la froideur de la « Ville-Lumière », Bernard Chouraqui plonge dans une crise profonde, une crise existentielle et une crise d'identité. Entraîné, par ses lectures, dans le tourbillon du nihilisme, - « la révélation noire » selon ses propres termes - il entreprend de se sauver en écrivant. En 1979, son premier essai, « Le Scandale Juif ou la Subversion de la Mort » est salué par une critique unanime comme une œuvre « révolutionnaire et révélationnaire ».
Depuis, Bernard Chouraqui a publié régulièrement aux Editions de la Différence (Paris).
Dans « Jésus, le Rabbi de Nazareth », il dénonce « la trahison, par le Christianisme, du message de l'Evangile ». Selon lui, « en divinisant « le Juif absolu », l'Eglise catholique a perverti son idéal de libération intérieure. Pire : elle a inauguré une idolâtrie, celle du Christ-Dieu ! »
Pour Bernard Chouraqui, juifs et chrétiens sont appelés désormais à « rendre à Jésus ce qui appartient à Jésus » : les premiers, en reconnaissant en lui le successeur de Moïse et des grand prophètes d'Israël, les seconds en renonçant au culte « christolâtre ». C'est là le sens de ce qu' il appelle « la Seconde Alliance ».
Bernard Chouraqui, un juif pas comme les autres nous invite tous, juifs et non-juifs, à devenir des juifs comme les autres !
Telles sont les idées maîtresses de cette pensée atypique, « la pensée de l'Inouï », comme l'a baptisée Bernard Chouraqui lui-même, qui partage désormais son temps entre Paris et le désert du Néguev, en Israël, où il expérimente avec quelques amis, une initiative originale, un « atelier de judéité et de fraternité ». Loin de vouloir fonder une nouvelle secte ou de se présenter comme un gourou post-moderne, il nous invite à une conversion personnelle, plus existentielle que spirituelle : « recracher la pomme », comme il aime à le dire, et, comme le proposait Rimbaud, « changer la vie ».
Bref, vaincre, à la fois le péché originel et le péché mortel.
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