Eugen Drewermann
Comment peut-on être à la fois catholique et anticlérical ?
C'est la question que suscita, il y a vingt ans, la parution de « Fonctionnaires de Dieu » (Albin Michel), le livre « bombe » d'Eugen Drewermann.
En Allemagne, « Kleriker », - son titre original -, avait battu tous les records : près de 300.000 exemplaires vendus !
Dès sa sortie, en 1989, le livre, qui abordait notamment sans détours la question de la sexualité des clercs, avait fait scandale. Par la suite, les sanctions se multiplièrent à l'encontre de son auteur : Eugen DREWERMANN fut d' abord privé de sa chaire de théologie à l'Université de Paderborn (Westphalie), avant d' être suspendu de l'essentiel de ses prérogatives sacerdotales.
Né en 1940, d'un père protestant et d'une mère catholique, le « nouveau Luther », comme on le surnomma à l' époque, avait fait des études de philosophie et de théologie, avant d'être ordonné prêtre en 1966.
Face aux plaies béantes de ses contemporains - homosexualité, avortement, divorce, solitude, angoisse, - il constata très tôt les limites de sa formation théologique. Pour mieux comprendre ses frères et sœurs en souffrance, il entreprit lui-même une psychanalyse, et finit par pratiquer à son tour la psychothérapie, et cela bénévolement, gratuitement.
Mais, au-delà de la pratique, il puisa dans ses nombreuses expériences la matière d'une œuvre théorique considérable dans laquelle il se livra à une synthèse sans précédent entre les acquis de la théologie, les découvertes de la psychologie des profondeurs, les données de l'histoire des religions et enfin, les créations artistiques et littéraires les plus marquantes du XXe siècle.
Résultat : une anthropologie novatrice qui accordait à l'inconscient une place centrale dans l'interprétation des données fondamentales de la religion chrétienne, de la naissance à la résurrection du Christ, une exégèse révolutionnaire, aussi, qui privilégiait la lecture symbolique de la Parole par opposition à l'exégèse historique classique.
Un parcours intellectuel étourdissant au terme duquel Eugen Drewermann proclama plus que jamais sa foi, mais en outre son refus catégorique d'une Eglise qui, à ses yeux, trahissait l'idéal d'amour et de compassion de JESUS.
Eugen Drewermann
Comment peut-on être à la fois catholique et anticlérical ?
C'est la question que suscita, il y a vingt ans, la parution de « Fonctionnaires de Dieu » (Albin Michel), le livre « bombe » d'Eugen Drewermann.
En Allemagne, « Kleriker », - son titre original -, avait battu tous les records : près de 300.000 exemplaires vendus !
Dès sa sortie, en 1989, le livre, qui abordait notamment sans détours la question de la sexualité des clercs, avait fait scandale. Par la suite, les sanctions se multiplièrent à l'encontre de son auteur : Eugen DREWERMANN fut d' abord privé de sa chaire de théologie à l'Université de Paderborn (Westphalie), avant d' être suspendu de l'essentiel de ses prérogatives sacerdotales.
Né en 1940, d'un père protestant et d'une mère catholique, le « nouveau Luther », comme on le surnomma à l' époque, avait fait des études de philosophie et de théologie, avant d'être ordonné prêtre en 1966.
Face aux plaies béantes de ses contemporains - homosexualité, avortement, divorce, solitude, angoisse, - il constata très tôt les limites de sa formation théologique. Pour mieux comprendre ses frères et sœurs en souffrance, il entreprit lui-même une psychanalyse, et finit par pratiquer à son tour la psychothérapie, et cela bénévolement, gratuitement.
Mais, au-delà de la pratique, il puisa dans ses nombreuses expériences la matière d'une œuvre théorique considérable dans laquelle il se livra à une synthèse sans précédent entre les acquis de la théologie, les découvertes de la psychologie des profondeurs, les données de l'histoire des religions et enfin, les créations artistiques et littéraires les plus marquantes du XXe siècle.
Résultat : une anthropologie novatrice qui accordait à l'inconscient une place centrale dans l'interprétation des données fondamentales de la religion chrétienne, de la naissance à la résurrection du Christ, une exégèse révolutionnaire, aussi, qui privilégiait la lecture symbolique de la Parole par opposition à l'exégèse historique classique.
Un parcours intellectuel étourdissant au terme duquel Eugen Drewermann proclama plus que jamais sa foi, mais en outre son refus catégorique d'une Eglise qui, à ses yeux, trahissait l'idéal d'amour et de compassion de JESUS.