Elie Wiesel
Edmond Blattchen reçoit en janvier 1995 Elie Wiesel.
Elie Wiesel est né en Hongrie en 1928, dans une modeste famille juive de quatre enfants. Elevé dans la tradition hassidique (mouvement religieux et mystique né en Pologne et Ukraine au XVIIIème siècle et qui s'est propagé dans toute l'Europe de l'Est), il manifeste très jeune d'évidentes dispositions pour l'étude des textes sacrés. Dans la communauté, on voit en lui un futur rabbin...
Juin 44 : tandis que les alliés débarquent en Normandie, les Allemands, occupent la Hongrie. Pour Elie et les siens, comme pour les quelques 450 000 juifs hongrois, c'est la déportation. Un voyage sans retour pour son père, mort sous ses yeux à Buchenwald, pour sa mère et sa soeur cadette, disparues toutes deux à Auschwitz.
Avril 45 : libéré par les Américains, Elie Wiesel est envoyé à Paris avec d'autres orphelins. Très vite, il reprend les études : le Talmud, bien sûr, mais aussi le français, la philosophie, la littérature et la psychologie.
1948 : Devenu journaliste, il parcourt le monde d'Est en Ouest, avant de s'installer à Paris comme correspondant d'un journal israélien. Parmi ses amis, le grand écrivain catholique François Mauriac, qui l'encourage à écrire le récit de sa terrible captivité. Ce sera "La Nuit", un témoignage hallucinant.
Depuis, il a publié une quarantaine de livres en tous genres : romans, essais, récits, études, et a mené parallèlement, un combat inlassable contre l'oubli et pour les droits de l'homme.
En 1986, il a été le premier écrivain à recevoir le Prix nobel de la Paix.
Ensuite, Elie Wiesel vit aux Etats Unis où il enseigne les sciences humaines. "Tous les fleuves vont à la mer", le premier volume de ses mémoires est paru récemment aux Editions du Seuil. La parution du second est prévue en 95, à l'occasion du 50ème anniversaire de la libération des camps.
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